De femmes leaders et responsables des organisations féminines œuvrant dans la thématique « Femme, paix et sécurité » se réunissent à Kinshasa, en République démocratique du Congo, dans le Séminaire international sur la médiation et la négociation, depuis lundi 17 juillet 2023. Les échanges, lors de ces assises sont centrés autour du thème principal « Femmes unies contre les violences sexuelles ».
Cette formation de quatre jours met autour d’une même table des femmes venues de quatre pays du continent africain, à savoir la RDC, la Centrafrique, le Mozambique et le Mali. Elle vise à leur doter d’un bagage théorique sur le rôle de la femme dans le processus de médiation, de négociation et de résolution des conflits dans leurs milieux respectifs, nous fait savoir Madame Caddy Adzuba, directrice de la Fondation Pélagie Muhigirwa (FPM), qui organise ces assises.
« Si vous comprenez le contexte sécuritaire dans ces quatre pays, le travail que nous sommes en train de faire aujourd’hui est un travail de titan, parce que l’on veut que les femmes soient vraiment représentées au niveau des programmes et processus de médiation », explique-t-elle, lors d’une interview accordée à Amani Magazine.
Celle-ci ajoute, par l’occasion, la Résolution 1325 des Nations unies, tout comme certaines lois du pays, garantissant la participation de la femme dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que la consolidation de la paix, et fustige que sa mise en application tarde, en dépit des plusieurs années d’existence. Caddy Adzuba est restée optimiste qu’à son issue, cette initiative pourra éventer la capacité et l’importance de la femme dans le processus de paix.
Au finish, ajoute-t-elle, il sera question de « créer des réseaux, des synergies des femmes en Afrique, créer des plateformes de discussion ou de dialogue, où les femmes pourront se soutenir mutuellement, partager leurs expériences, pour beaucoup plus de force et d’efficacité ».
À l’en croire « C’est la femme qui fait la paix, et l’homme fait la guerre. Donc, il est carrément impossible de parler de la paix là où il n’y a pas de femme ».« Vous l’avez vu, vous-même, dans notre pays, souvent, lorsqu’on parle de la paix, on n’invite pas la femme. C’est pourquoi le pays n’avance pas sur le plan sécuritaire. Osez avec les femmes, et vous verrez qu’il y aura des solutions », lâche-t-elle.
Les femmes encouragées à envisager des stratégies politiques
Participant à la cérémonie de lancement de la formation, l’Ambassadeur de l’Espagne en RDC exhorte les femmes à envisager des stratégies susceptibles de les conduire au pouvoir politique, en vue d’une participation efficace aux processus de pacification. « Sinon, la violence ne va pas s’arrêter », prévient le diplomate.
« Et puis, elle va s’arrêter, non parce que vous êtes femmes, mais parce que vous avez souffert la violence de beaucoup d’hommes. Mon gouvernement croit à la participation des femmes dans le processus de paix, à l’importance de la femme dans la vie politique », fait entendre Monsieur Carlos Roblès Faga.
Pour sa part, devant l’assemblée, la représentante de la ministre congolaise du genre exhorte ses paires à « se serrer les coudes afin de mettre fin au fléau » des violences sexuelles et violences basées sur le genre en RDC, par la lutte contre « les violences culturelles et conjoncturelles ».
FIssa