La famille du député Chérubin Okende, un opposant politique retrouvé mort le 14 juillet 2023 à Kinshasa, persiste à remettre en cause la conclusion officielle de l’enquête sur les circonstances de sa disparition. Alors que la justice congolaise avait statué sur un suicide, la famille ainsi que l’opposition politique continuent de dénoncer un assassinat, soutenant que cette théorie est confirmée par des informations divulguées dans une note attribuée à l’Agence nationale des Renseignements (ANR), largement relayée par les médias locaux et internationaux. Cette note démentie par les autorités liait le renseignement militaire et des proches du président Tshisekedi au meurtre.
La famille de Chérubin Okende, refusant de croire à la théorie du suicide, a décidé de relancer le combat pour la vérité. Selon leur avocat, le professeur Laurent Onyemba, ils ont de nouveau saisi le procureur afin de demander la réouverture de l’enquête. Toutefois, leur plainte semble être restée sans réponse du côté de la justice congolaise.
Le professeur Onyemba exprime un profond regret face à l’inaction des autorités : « Le procureur n’a jamais daigné appeler la partie ni la famille Okende. Aucun dépôt pour confirmer la plainte. »
Il déplore également que les déclarations de Modero Nsimba, un ancien ministre qui aurait révélé des informations incriminantes dans un enregistrement audio, n’aient pas été prises en compte dans l’enquête
Face à cette situation, la famille Okende envisage désormais de porter l’affaire devant les juridictions internationales. Selon le professeur Onyemba, la loi permet ce recours en cas de défaillance de la justice nationale : « La loi dit que tant que l’exécution nationale fait défaut, nous avons la latitude de nous tourner vers la juridiction internationale. »
Cette stratégie s’appuie également sur le fait que plusieurs personnes mentionnées dans l’audio de Modero Nsimba détiennent des nationalités étrangères. En vertu de la compétence universelle, par exemple celle de la Belgique, ces personnes pourraient être poursuivies sur le territoire belge.
« La famille Okende ne va jamais baisser les bras. Mais nous attendons une volonté politique affichée de la part de ceux qui nous gouvernent. », Ajoute l’avocat, pour qui « quelqu’un devra répondre de la mort de Chérubin Okende ».
MALU Désiré